Le Seiki (ou Seiki Soho) est une pratique énergétique japonaise méconnue mais profondément subtile, à la croisée du Shiatsu, du Reiki, et des traditions corporelles orientales. Il s’agit d’une approche thérapeutique non intrusive qui cherche à restaurer l’équilibre naturel du corps et de l’esprit en laissant émerger le mouvement spontané.
Le Seiki, souvent appelé Seiki-Soho, est une approche de bien-être développée par Akinobu Kishi, élève du maître de Shiatsu Shizuto Masunaga. Il se distingue par une approche très douce et intuitive, axée sur l’écoute du « Ki » (énergie vitale) et l’accompagnement du mouvement spontané du corps pour libérer les tensions et retrouver l’équilibre. Kishi lui-même disait que le Seiki « n’est pas une technique », soulignant l’importance de l’expérience et de l’intuition.
Origines et fondements du Seiki
Le Seiki a été développé par Akinobu Kishi (1949–2012), un maître japonais qui, après avoir étudié longuement le Shiatsu auprès de Masunaga (le fondateur du Zen Shiatsu), a quitté les sentiers balisés pour créer sa propre voie. Il estimait que la véritable guérison ne pouvait venir d’un protocole imposé de l’extérieur, mais devait jaillir de l’intérieur, par l’intelligence du corps lui-même.
« Le Seiki, c’est l’art de ne rien faire. Mais avec une attention totale. » — Akinobu Kishi
Akinobu Kishi, le fondateur du Seiki, a été profondément influencé par diverses traditions japonaises, y compris le Zen et le Shintoïsme. Bien qu’il n’ait pas directement enseigné le Zazen comme une pratique séparée, sa philosophie et son approche du Seiki partagent de nombreux principes fondamentaux avec la méditation Zazen.
- L’Influence du Zen Shiatsu de Masunaga : Kishi a été l’élève et l’assistant de Shizuto Masunaga, le fondateur du Zen Shiatsu. Le Zen Shiatsu de Masunaga est imprégné des principes du Zen, notamment l’importance du hara (centre énergétique du corps), de la respiration, de l’état de « vide » et de la présence attentive. Kishi a hérité et approfondi cette approche, la poussant encore plus loin dans le Seiki-Soho.
- L’État de « Vide » (Mushin/Sunyata) : Une des pierres angulaires du Seiki est la capacité du praticien (et du receveur) à entrer dans un état d’esprit « vide » ou « sans esprit » (Mushin en japonais, concept lié au Sunyata du bouddhisme Mahayana). Cet état est essentiel pour permettre au Ki (énergie vitale) de se manifester spontanément et pour que la guérison naturelle puisse opérer. Le Zazen vise précisément à cultiver cet état de « non-pensée » ou d’observation des pensées sans s’y attacher, permettant ainsi un état de conscience pure et vide.
- L’Importance du « Juste Être » et de la Présence : Le Seiki n’est pas une technique avec des protocoles rigides ; c’est un « art » de la « vie en résonance » qui demande au praticien d’être pleinement présent, attentif et en résonance avec le receveur. Cette présence attentive, non-jugeante et profonde est au cœur du Zazen, où l’on s’entraîne à rester simplement assis, à observer sa respiration et ses pensées sans intervenir.
- Le Mouvement Spontané (Katsugen Undō) : Kishi intégrait souvent le Katsugen Undō (mouvement spontané) dans sa pratique. Ce mouvement est une expression naturelle du corps qui se libère des tensions. Bien que le Zazen lui-même soit une méditation assise et immobile, la pratique méditative profonde peut parfois mener à des sensations corporelles intenses et à des mouvements involontaires alors que le corps libère des blocages. Kishi embrassait ces manifestations comme des expressions naturelles de l’intelligence innée du corps, un peu comme le Zazen vise à laisser la nature du corps et de l’esprit se révéler.
- Revenir à la Nature Originelle : Kishi cherchait à revenir à la « nature originelle » de l’être humain, à l’intelligence innée du corps et à la vitalité qui circule librement. Cette recherche d’authenticité et de retour à l’essence est également une quête fondamentale dans le bouddhisme Zen et sa pratique du Zazen, qui vise à se débarrasser des conditionnements et des illusions pour percevoir la réalité telle qu’elle est.
Akinobu Kishi a intégré les principes sous-jacents à la méditation Zazen :
la pleine présence, l’état de vide mental, l’attention à la respiration, la non-intervention et la confiance en la sagesse innée du corps/esprit – sont des éléments essentiels et implicites de sa vision du Seiki.
Pour Kishi, qui n’était pas lui-même si fervent que ça de la méditation immobile, le Seiki était une forme de méditation active et interactive par le toucher, où la rencontre et la résonance permettaient de réveiller la capacité naturelle de l’être à l’auto-guérison, dans un état d’ouverture et d’acceptation similaire à celui cultivé par le Zazen.
Objectif du Seiki
Le but n’est pas de soigner au sens occidental du terme, mais de permettre au corps de retrouver son harmonie vibratoire naturelle. On pourrait le comparer à l’accordage d’un instrument : si une corde est trop tendue ou trop lâche, le son est faux. Le Seiki « écoute » les dissonances du corps.
Comment se déroule une séance ?
Contrairement au Shiatsu (pression sur des points spécifiques), le Seiki (comme la Leibtherapie de KG Dürkheim) ne suit aucun protocole fixe. Il s’agit souvent de :
- Présence silencieuse, à côté ou au contact de la personne.
- Respiration synchronisée, relaxation.
- Mouvements spontanés, involontaires, libérateurs (ce que Kishi appelait katsugen).
- Résonance énergétique entre praticien et receveur.
Ce n’est pas une technique à apprendre mais un état à incarner, proche de la méditation active.
Quels effets ?
Il existe peu d’études scientifiques sur le Seiki en tant que tel (contrairement au Shiatsu ou au Reiki). Mais des observations empiriques rapportent :
- Libérations émotionnelles profondes.
- Réduction du stress et des douleurs chroniques.
- Retrouver une spontanéité du mouvement et une vitalité intérieure.
Dans une étude indirecte (Iwao & Hosaka, 2013), 80% des pratiquants de Shiatsu ayant intégré des éléments de Seiki ont noté une amélioration dans la qualité de présence et l’efficacité perçue par leurs clients.
Une analogie parlante ?
Imaginez un bol chantant tibétain. Quand il est bien accordé, il émet une onde pure. Mais s’il y a un déséquilibre (dans la matière ou l’environnement), la vibration se trouble. Le Seiki, c’est cette main invisible qui écoute la résonance, non pas pour corriger, mais pour permettre au bol de se réaccorder lui-même.
Pour aller plus loin
- Kishi & Alice Whieldon, Seiki: Life in Resonance (livre de référence).
- Documentaire : Akinobu Kishi, l’Essence du Seiki (disponible sur certaines plateformes spécialisées).
- Écoles en France : Ateliers ponctuels souvent organisés par des praticiens de Shiatsu ou des cercles zen.
Résumé du livre Seiki, la vie en résonance d’Akinobu Kishi et Alice Whieldon
Ce livre propose une plongée profonde dans l’univers du shiatsu japonais, en dépassant les simples techniques pour explorer sa dimension intuitive et spirituelle.
Il s’adresse autant aux praticiens du shiatsu qu’aux passionnés de disciplines corporelles orientales, en quête d’une compréhension plus intuitive et vivante de la santé.
Points clés du contenu
- Origines du shiatsu : Le livre retrace l’histoire des thérapies manuelles japonaises et leur lien avec la médecine chinoise, en mettant en lumière les spécificités du Zen Shiatsu de Shizuto Masunaga2.
- Naissance du Seiki Soho : Akinobu Kishi développe une approche personnelle du shiatsu, centrée sur la résonance entre le praticien et le receveur, et sur l’empathie avec la vie elle-même2.
- Concepts fondamentaux revisités :
- Le ki (énergie vitale)
- Le hara (centre énergétique du corps)
- Le diagnostic par le toucher
- Les méridiens et leur rôle dans la santé2
- Approche non technique : L’ouvrage insiste sur l’importance de l’écoute subtile, du ressenti, et de la présence authentique dans la pratique thérapeutique.
10 citations marquantes extraites du livre Seiki, la vie en résonance d’Akinobu Kishi et Alice Whieldon, qui illustrent la profondeur et la subtilité de cette approche énergétique japonaise :
- « Le Seiki n’est pas une technique, c’est une manière d’être. »
- « Le ki ne se contrôle pas, il se ressent. »
- « Le toucher juste ne vient pas de la volonté, mais de la résonance. »
- « Le hara est le centre du silence, là où la vie respire sans bruit. »
- « Le corps parle, mais il faut apprendre à écouter sans interpréter. »
- « La présence est plus puissante que le geste. »
- « Le Seiki est une danse entre deux souffles. »
- « Il n’y a pas de guérison, seulement un retour à l’harmonie. »
- « Le praticien ne fait rien : il accompagne ce qui est déjà là. »
- « La vie est mouvement, et le mouvement est résonance. »
Ces phrases traduisent bien l’esprit du Seiki : une pratique intuitive, centrée sur l’écoute profonde, la résonance entre les êtres et le respect du vivant.
Se former au Seiki ?
En France, il n’existe pas de « formation certifiante » stricte en Seiki au sens traditionnel, car l’accent est mis sur l’expérience et le ressenti plutôt que sur un protocole rigide. L’apprentissage passe principalement par des stages, des ateliers et des immersions avec des praticiens expérimentés qui ont été en contact direct avec les enseignements de Kishi Sensei ou de ses élèves directs.
Bonnes adresses pour apprendre le Seiki :
Frans Copers : Une Figure Majeure du Seiki
Frans Copers est sans doute la référence principale pour le Seiki en Belgique, et même au-delà. Ami et élève de longue date de Kishi Sensei, il est un transmetteur direct de son enseignement.
- Lieu : Il enseigne principalement à son école, l’International Academy for Hara Shiatsu and Seiki Soho à Louvain (Leuven), en Belgique.
- Approche : Ses stages sont très axés sur la pratique, l’écoute du Hara et l’intégration du Seiki-Soho dans le Shiatsu. Ils sont généralement ouverts aux praticiens de Shiatsu ou à ceux qui ont déjà une bonne expérience dans les disciplines énergétiques et corporelles.
- Ressources : Vous pouvez trouver des informations sur son site web et le contacter directement pour connaître les dates de ses prochains stages de Seiki. Il donne aussi des stages en France (par exemple à l’Association de Shiatsu Fuji-Taishan à Toulouse, mentionnée précédemment).
Quelques pistes pour apprendre le Seiki :
- L’Association de Shiatsu Fuji-Taishan (Toulouse) : Cette école propose des stages de « Shiatsu SEIKI-SOHO » avec Frans Copers, un élève et ami de Kishi Sensei. Ils requièrent souvent des prérequis en shiatsu ou disciplines associées (au moins 2 années validées). Leurs stages sont une opportunité d’apprendre auprès d’un transmetteur direct des enseignements de Kishi.
- Paul Lundberg (via son blog et des écoles partenaires) : Paul Lundberg est un praticien et enseignant renommé de Seiki et Katsugen (Mouvement Spontané). Il organise régulièrement des ateliers et des cours en France (Provence, Nantes par exemple) et dans d’autres pays. Son approche est très axée sur l’intuition et la perception. Il est conseillé de consulter son blog ou les sites des écoles partenaires pour connaître les dates de ses prochains stages.
- Catherine Dompas (SU – Shiatsu – Sei-Ki) : Basée dans le Sud de la France (près de Béziers/Montpellier), Catherine Dompas propose des stages et des initiations au Sei-Ki. Elle met l’accent sur le mouvement interne et la résonance.
- Fabian Bastianelli (Shiatsu, Seiki, Méditation) : Fabian Bastianelli, praticien à Paris, propose des séances de Seiki et organise des ateliers. Il insiste également sur le fait que le Seiki est avant tout une expérience.
- Ecole Shiatsu Atlantique (Nantes) : Il semble qu’ils aient pu accueillir des stages de Seiki par le passé. Il est bon de vérifier leur agenda ou de les contacter directement.
Points importants à retenir pour apprendre le Seiki :
- Pas de certification unique : Comme mentionné, l’apprentissage du Seiki est plus une transmission qu’une formation diplômante.
- Recherche de « ressenti » : Privilégiez les enseignants qui mettent l’accent sur l’expérience, l’intuition et le mouvement spontané.
- Liens avec le Shiatsu : Beaucoup de praticiens de Seiki viennent du Shiatsu, car les deux disciplines partagent des bases énergétiques similaires. Avoir une base en Shiatsu peut être un plus, mais ce n’est pas toujours un prérequis absolu pour les stages d’initiation.
- Contact direct : Le meilleur moyen est souvent de contacter directement les praticiens ou les associations pour connaître leurs programmes de stages et d’ateliers.